J’espère que mon message vous trouvera en bonne santé.

Je vous parlais en fin de mon précédent message des résistances qui pourraient se manifester à vous pendant cette période tout à fait inédites.

Ce matin je lisais sur facebook une question sur un groupe qui disait :

Peut on devenir fou en étant enfermé chez soi ?

Un certain nombre de personnes parlent d’enfermement chez eux. J’aimerais vous apporter mon partage.

Si je dis je suis enfermée chez moi cela veut dire que je me sens enfermée chez moi car personne n’est venu tourner la clé à l’extérieur pour nous enfermer au dedans de notre maison, de chez nous.

En revanche cette sensation peut parler de notre maison intérieure c’est à dire notre corps, siège de nos émotions et ressentis.

Cette sensation d’enfermement peut parler des limitations que je ressens quand je ne peux faire telle ou telle chose. Peut être que ces dernières me permettent de m’évader de ce corps qui ne me fait pas sentir libre car peut être que lorsque je ne fais rien je contacte le vide puis ensuite ce vide est tellement fort et puissant que j’ai l’impression d’être kidnappée, écrasée, envahie par lui et donc je trouve un moyen pour m’échapper de ce geôlier. Tout ce processus est bien souvent inconscient et parfois conscient. En temps normal je pourrais aller à la salle de sport me dépenser, me défouler, faire du shopping en magasin, manger, aller boire un verre avec des amis ou au restaurant afin de m’extraire de cette sensation et/ou mettre du doux sur cette sensation que je vais trouver fort désagréable.

Aujourd’hui et depuis 15 jours il m’a été demandé de fonctionner différemment pour me protéger moi et aussi protéger les autres. Ce fonctionnement nouveau peut me donner l’impression d’être privée de tout ce que je pouvais faire avant et me ramener avec force dans un face à face avec mes ressentis intérieurs qui se feront forcément plus sentir n’ayant plus les mêmes « moyens de diversions ».

En ce moment je vois beaucoup sur les réseaux sociaux des live, des cours en ligne de fitness, de méditation, de cours de yoga, de cours de cuisine, de cours de philosophie. Je salue cet élan et je suis touchée par toutes ces personnes dans leurs générosités proposant tout cela au service du plus grand nombre et je me dis que cela peut aussi, peut être venir en résonnance avec :

« Comme je suis coincée chez moi à « rien » faire, il faut vraiment que je fasse quelque chose de ce temps que j’ai et donc que je sois ou reste productif » … Manquerait plus que je sorte de cette pandémie plus grosse … dans 3 mois c’est l’été à quoi je vais ressembler en maillot ….

On est conditionné depuis tout petit à être performant : être plus gentil, avoir les meilleurs notes, être plus sage, le plus poli, sauter le plus loin, faire le plus beau dessin….

Et si en cette période le souhait et le cadeau que nous pouvions nous faire seraient d’être doux, gentil, compréhensif, patient, à l’écoute de notre rythme intérieur et de notre singularité profonde et de sortir de la performance ?

 

J’arrête de chercher à l’extérieur et sur internet le mode d’emploi de :

Comment réussir à vivre son confinement ?

20 clés pour un confinement réussit !

Trêve de plaisanterie je me suis passée le scénario en tête : Arriver en réanimation parce que je n’arrivais plus à respirer : ça me fera une belle jambe à ce moment là d’être une fitgirl …

J’essaye de m’apporter de la douceur. Si je sens quelque chose de désagréable je regarde cette sensation avec curiosité sans jugement avec le regard du débutant comme le dit si bien John Kabbat Zin le pionnier de la pleine conscience.

Ce regard du débutant nous permet de ne pas ramener le mental et toute les représentations que l’on a l’habitude d’utiliser et aussi cela nous permet de nous ouvrir à de l’innocence, de la tolérance, de la douceur envers soi.

Je vous souhaite une belle traversée, de jolies journées et le meilleur quoi qu’il arrive.

De tout coeur